Casas en quelques lignes
Association de droit local, CASAS, Collectif pour l’Accueil des Solliciteurs d’Asile à Strasbourg, a été
créé au début de 1984 par un collectif d’associations afin de soutenir les demandeurs d’asile à la
recherche d’aide et de conseil.
Ces personnes ont fui leur pays en raison de persécutions personnelles politiques, religieuses ou
ethniques et viennent demander la protection de la France et la reconnaissance du statut de réfugié,
n’étant pas protégées par leurs autorités.
Dans le réseau local strasbourgeois des organismes qui sont en contact avec les demandeurs d’asile,
CASAS occupe depuis 41 ans une place spécifique: son rôle principal consiste à aider dans leurs
démarches de demande d’asile les personnes non prises en charge par l’État faute de place
d’hébergement dans les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA [1]).
Les instances compétentes, l’OFPRA, Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides, et en
cas de rejet de l’OFPRA, la CNDA, Cour Nationale du Droit d’Asile, qui examine les recours, sont pour
le moment situées en région parisienne et centralisent tous les dossiers. Ces derniers doivent être
rédigés en français et de manière très détaillée, avec traduction des pièces à l’appui de la demande ;
c’est pourquoi la plupart des demandeurs d’asile ont besoin d’une aide pour effectuer leurs
démarches, ne serait-ce que pour une raison d’interprétariat. Actuellement, environ 82% des
personnes que nous accueillons ne sont pas francophones.
Depuis le début 2016, l’accompagnement au premier dossier, destiné à l’OFPRA, des personnes non
prises en charge en CADA est entièrement assuré par la SPADA, Structure de Premier Accueil des
Demandeurs d’Asile (précédemment PADA, Plateforme d’Accueil des Demandeurs d’Asile), portée
par l’Association du Foyer Notre Dame et financée par l’État. CASAS quant à lui se charge de tous les
recours devant la CNDA en cas de rejet de l’OFPRA, ainsi que du suivi juridique que cela implique.
D’autres actions viennent compléter ce travail d’écoute et de mise en forme des dossiers : nous
organisons des permanences d’accueil multi-services, nous assurons une domiciliation postale, nous
proposons des cours de français gratuits pour les nouveaux arrivants non ou peu francophones, des
actions culturelles et conviviales, en direction des familles comme des personnes isolées…
Nous menons aussi, à l’égard de publics divers, scolaires, partenaires ou autres, des actions de
sensibilisation concernant les enjeux du droit d’asile et les difficultés rencontrées par les réfugiés.
Au fil des années, notre équipe, constituée de quelques salariés et de nombreux bénévoles, s’est
étoffée pour pouvoir faire face aux demandes qui lui étaient adressées.
Nous conseillons en effet en moyenne 1000 personnes par an, domicilions postalement plusieurs centaines de personnes et accueillons annuellement environ 350 personnes dans nos cours de français.
J’ai quitté une terre qui n’était pas la mienne,
pour une autre, qui non plus, ne l’est pas.
Je me suis réfugié dans un vocable d’encre, ayant le livre pour espace,
parole de nulle part, étant celle obscure du désert.
Je ne me suis pas couvert la nuit.
Je ne me suis point protégé du soleil.
J’ai marché nu.
D’où je venais n’avait plus de sens.
Où j’allais n’inquiétait personne.
Du vent, vous dis-je, du vent.
Et un peu de sable dans le vent.Edmond Jabès
Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format, Gallimard, 1989